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Media : doit-on interdire les perdsiems en Afrique ?

« Perdiem », ce mot est source de motivation pour certains journalistes. En Afrique francophone, il est communément appelé « Gombo, Tchop ou Communiqué final ». Rire !!! Le perdiem dans le milieu journalistique est considéré comme un mal mais son interdiction divise. Ayant la chance de participer à quelques évènements en tant qu’apprenti journaliste et touché quelques « Gombo », je me pose parfois certaines questions : un bon journaliste doit-il prendre des perdiems ? Est-ce une source de motivation pour certains journalistes ? Pourquoi en Afrique, certains médias vivent-ils des perdiems ?

Crédit photo: Clipse me

« PERDIEM » ? MAIS DE QUOI S’AGIT-IL REELLEMENT ?

Voici quelques éléments de contexte, pour ne plus en perdre votre latin. Petit rappel, le perdiem est une indemnité financière mise en place pour régler les frais de transport dans le cadre de leur activité. Mais comme vous vous en doutez, la réalité a un peu évolué, et on ne parle pas ici de remboursement des notes de trains ou d’avions.

En ce qui concerne les médias, c’est la petite gratification financière que l’organisateur d’un événement ou d’une conférence remet à la fin de la manifestation à tous les journalistes qui sont venus y assister.

PRENDRE OU PAS LE PERDIEM

Cette question a fait l’objet de plusieurs débats mais certains organisateurs continuent à en donner et même s’ils font parfois semblant d’ignorer certains journalistes en demandent. J’ai lu un billet sur le sujet et un journaliste très honnête a répondu exactement à cette question. Selon lui « le débat sur le perdiem est un faux-fuyant réducteur. Un bon journaliste ne doit pas prendre un perdiem, son salaire le protège des tentations susceptibles de l’inféoder à quelqu’un. Si le métier de journalisme est considéré comme profession noble, le journaliste doit être le premier gardien du temple pour empêcher l’assaut des apprentis sorciers ».

En me basant sur cette affirmation et selon mes recherches personnelles sur le salaire des journalistes en Afrique, j’ai compris que c’est parce que le journaliste est mal payé en Afrique qu’il s’intéresse aux perdiems pour joindre les deux bouts.

En effet, le magazine panafricain Jeune Afrique a consacré un article sur le salaire des journalistes en Afrique depuis 2004 mais cette situation n’a pas changé à mon humble avis. Dans cet article, le magazine révèle qu’en Côte d’Ivoire un journaliste gagne (413 euros net par mois), au Cameroun (169 euros) ou au Sénégal (284 euros).

SOURCE DE MOTIVATION OU PAS !

Je me souviens d’un voyage que j’ai effectué à , un département et une commune urbaine de la province de Nahouri, situé dans la région du Centre-sud au Burkina Faso pour couvrir un évènement national. Ce jour-là j’ai fait la connaissance d’un expérimenté journaliste dont je garde l’anonymat. Ce dernier me disait ceci : « Ce n’est pas sûr qu’ils vont nous donner quelque chose hein ! Pourtant j’ai laissé un très bon Gombo à Ouagadougou ». Ce journaliste a effectué le déplacement spécialement pour son « Gombo ».

Pour certains, le perdiem motive car ce jour, c’était un week-end et rare sont des journalistes qui aiment travailler le week-end mais rien que pour le perdiem, beaucoup se sont déplacés.

LES MEDIAS ET LE PERDIEM

Le perdiem est parfois source de fonctionnement pour certains médias. Ces médias, recrutent le plus souvent des stagiaires naïfs qu’ils exploitent et même arrachent parfois les miettes sommes qu’on leur donne dans les évènements. Dommage !

On ne fait pas ce métier pour gagner de l’argent, c’est bien connu ! À moins, bien sûr, de devenir une star incontournable du petit écran. Cependant, les journalistes doivent être bien payés surtout en Afrique pour mieux faire leur travail.


Dépression (Anxiété) : un sujet qu’on n’aborde presque jamais en Afrique

Crédit: Dorsouma Louis

En Afrique, la dépression passe inaperçue et est considérée comme une maladie « occidentale ». Les personnes dépressives sont très rarement écoutées et font très souvent face aux préjugés qui les poussent à se renfermer sur elles-mêmes et parfois, à se suicider.

Crédit : Iwaria

Qu’est-ce que la dépression ?

La dépression est un trouble mental caractérisé par un état dépressif persistant ou une perte d’intérêt pour tout type d’activité, ce qui produit des effets très néfastes dans la vie quotidienne. Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), elle touche des millions d’Africains. En Algérie ils seraient près de deux millions à en être victime. Au Nigeria, plus de sept millions de personnes souffriraient même de dépression ! Au total, selon l’OMS, en Afrique près de trente millions de personnes vivent avec un trouble dépressif.

Quelles sont les causes de cette maladie ?

Souvent, pour ne pas dire toujours, les patients dépressifs essayent d’expliquer leur dépression par des causes rationnelles. Afin de trouver une explication et de donner un sens à leur situation, ils tentent de comprendre comment ils ont pu arriver là.

Lire aussi : Santé mentale, les causes de la dépression

Les Africains qui ont la chance de consulter et d’être écoutés et compris par leurs proches avancent comme cause le harcèlement moral dans le cadre professionnel, la perte d’un proche, la solitude, une cause personnelle, en pensant être trop faible, en se dévalorisant, et bien d’autres raisons encore.

Cependant, ces explications sont souvent plus un frein dans le processus d’amélioration de l’état de la personne qu’une aide.

Tous ces facteurs peuvent conduire les personnes dépressives à une désinsertion sociale, surtout quand elle n’est pas traitée. Les personnes atteintes de dépression ont souvent une impression de solitude de ne pas être aimé. Des ressentis qui s’ajoutent à d’autres symptômes (fatigue, perte d’intérêt etc.).

En Afrique ce phénomène est réel car les personnes dépressives sont ignorées, négligées, victimes de railleries et font très souvent face aux préjugés sans être écoutées.

La dépression est réelle et peut toucher tout le monde à n’importe quel moment. Raison pour laquelle, en Afrique, on doit accorder une attention particulière aux personnes dépressives, les écouter, les guider pour qu’elles retrouvent leur santé mentale et la joie de vivre.


Tchad-Culture : Gaoui mis en avant par le projet « Au nom de l’art »

Depuis tout petit, on me racontait l’histoire des Saos. Des hommes robustes et grands. Ces peuples habitaient dans les basses vallées du Logone, du Chari et de la yoobé sur un territoire correspondant à une partie du Cameroun, du Tchad et du Nigeria. Gaoui était la capitale de la civilisation Sao.

              Situation géographique du village Gaoui

Gaoui est un village du Tchad, situé à 10 km au nord-est de N’Djamena. Il a été la capitale de la civilisation Sao et maintenant connu pour son architecture traditionnelle et la fabrication de poterie. Il abrite également le musée Sao-kotoko.

Le palais historique du sultan de Gaoui, actuellement transformé en musée, est construit au 19e siècle et rénové dans les années 1990 ne doit sa survie que grâce à des personnes de bonne volonté.

Dans ce village habitent des femmes fortes (les reines de Gaoui) déterminées à gagner leur vie dans la poterie. J’étais sûr et persuadé qu’un jour, une personne de bonne volonté s’intéresserait à leur cause. Cet ange gardien est le célèbre artiste Mawndoé Célestin, ex membre du groupe  yeleen avec son projet « Au nom de l’art ».

C’est quoi le projet « Au nom de l’art » ?

Le projet est dédié aux enfants de 7 à 15 ans et aux femmes potières de Gaoui connues sous le nom de « reines de Gaoui ». Il vise dans un premier temps à aider ces femmes à être plus créatives qualitativement et plus productives afin de créer un marché autour du métier de la poterie made in Gaoui tant sur le plan national qu’international. L’autre volet est de créer un cadre d’épanouissement, de divertissement et d’éducation à travers l’art et la culture, de les aider à travers la création à épanouir leur vie et en faire un endroit de vivre ensemble. Cinquante femmes ont été sélectionnées par un jury composé de professionnels du métier des arts pour bénéficier des formations, des rencontres professionnelles et des expositions puis trente enfants ont été retenus après un casting par des professionnels de l’art à prendre part à ce projet.

Ce projet a permis aux femmes potières de Gaoui à travers l’exposition de leurs œuvres artistiques de croire en leur talent, de se prendre en charge elles-mêmes et participer au développement de leur localité. Il leur a permis également de faire des rencontres avec des professionnels dans le domaine. Aux enfants, ce projet a été un cadre d’épanouissement et d’éducation culturelle.

Vivement plusieurs éditions pour un Tchad culturellement transformé. Nous sommes notre propre rêve.


Tchad : Moto taxis (clando) activité réservée aux diplômés sans emploi dans la ville de N’Djamena

Après 30 ans de règne sans partage, feu président Marshall Idriss Deby Itno a laissé un héritage amer au peuple tchadien. Pillage des ressources de l’Etat, situation socio-économique difficile, taux de chômage élevé, laissant tout tchadien lambda dans un désespoir total.

Les Cladomen en plein travail. Crédit photo: Tchadoscopie – Overblog

Parlons-en du chômage !


Vue les conditions difficiles des études au Tchad, certains parents se battent comme des véritables lions jusqu’à s’endetter pour envoyer leurs enfants étudiés à l’extérieur notamment au Cameroun voisin, au Sénégal, au Benin, au Niger, au Nigeria, au Burkina Faso et j’en passe. Par contre ceux qui se sont accaparés du pouvoir pendant trois décennies, je parle bien sûr de cette minorité très riche au Tchad, elle préfère envoyée ces enfants étudiés en France, en Belgique, au Canada, aux Etats-Unis… Mouf ! La situation de ces plus nanti m’importe guère. Cependant celle des plus démunis c’est-à-dire les parents qui ne cessent de dormir pour voir leurs enfants réussir reste ma première préoccupation.
Ces jeunes une fois finir et rentrer aux bercails, complètent la liste des diplômés sans-emplois sortis des différentes universités publiques et privées du Tchad. Malheureusement, ils seront confrontés à d’énormes difficultés dont la fermeture des portes de la fonction publique, la chute du baril du pétrole, absence d’investisseur etc. . Oui ce pays dont les coupures d’électricité et d’eau sont légion et dont les taxes sont énormes n’attire guère les investisseurs. Dommage !

Article similaire à lire https://lesahel.td/clando-le-metier-des-diplomes-sans-emploi/

Pour subvenir à leurs besoins, ces jeunes sont obligés de se lancer dans les petits boulots car comme le dit un dicton connu de tous, « il n’y a pas de saut métier » et l’âge également n’attend point. L’activité la plus pratiquée reste celle de la « Moto taxis » communément appelé « Clando ». Dans cette activité, vous y trouverez les détenteurs de la licence Bac+3), du master (Bac+4, +5), et même quelques fois des Docteurs OH ! Oui chez moi-même les docteurs chôment. Hélas ! C’est la réalité de mon cher pays le Tchad.
Ce pays a besoin de ces deux jambes pour marcher comme ne cesse de la dire un jeune opposant tchadien. Pour cela elle doit compter sur sa jeunesse en lui proposant des possibilités et des opportunités car notre continent est jeune et cette jeunesse constitue une force redoutable.
Le seul mot qui reste dans la gueule des jeunes tchadiens pour ne pas dire bouche est « ESPOIR » car il fait vivre.
« Un intellectuel qui a faim, est un danger pour la nation » a affirmé SMARTY.
Attention !!!