Le nom « FRANCE » dérange-t-il en Afrique francophone ?

Article : Le nom « FRANCE » dérange-t-il en Afrique francophone ?
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1 août 2023

Le nom « FRANCE » dérange-t-il en Afrique francophone ?

La politique africaine de la France suscite de plus en plus de mécontentement en Afrique. Ces derniers mois ou années, nous avons observé une vague de coups d’État en Afrique de l’Ouest, notamment au Mali, au Burkina Faso, en Guinée, et dernièrement au Niger, où le président Bazoum a été renversé par sa propre garde présidentielle. Ces coups d’État répétés soulèvent une question pertinente : est-ce que le nom « France » dérange en Afrique ? Et après le Mali, le Burkina Faso, la Guinée, et le Niger, quel pays sera le prochain à subir une telle instabilité ?

Rappel historique des trois derniers coups d’Etat

Au Mali, en août 2020, suite à des élections contestées, les militaires ont renversé le président Keïta et le Premier ministre Cissé. Un Comité national pour le salut du peuple, puis un Comité national de transition ont été formés, avec la promesse d’organiser des élections démocratiques début 2022. Cependant, la situation malienne reste difficile, avec des problèmes économiques et la persistance de la lutte contre le djihadisme.

Au Burkina Faso, en janvier 2022, pour des raisons sécuritaires, le Lieutenant-colonel Damiba a pris le pouvoir en renversant le président démocratiquement élu, Roch Marc Christian Kaboré. Huit mois après, n’ayant pas obtenu les résultats escomptés sur le plan sécuritaire, Damiba a été à son tour renversé par un jeune capitaine de 34 ans, Ibrahim Traoré, qui avait également participé au putsch de janvier.

En Guinée, en septembre 2021, les militaires des forces spéciales se sont emparés du président Alpha Condé, suspendant les institutions et annonçant une transition inclusive.

Le cas du Niger

Le cas du Niger est également préoccupant, avec une série de tentatives de coups d’État ayant échoué en mars 2021 et 2022, et finalement réussi le 26 juillet 2023. Les militaires de la garde présidentielle ont pris d’assaut le palais présidentiel et se sont emparés du pouvoir, séquestrant le président Bazoum. Une junte, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), a été formée et a décrété la fermeture des frontières du pays, la suspension des institutions, et un couvre-feu.

La “France” dans tout ça !

Face à ces événements et à la manière dont les populations décrivent la politique française en Afrique, il est évident que les peuples francophones en ont assez de la « Françafrique ». La France doit maintenant se poser des questions sur sa politique africaine. Devrait-elle plier bagage ou revoir sa stratégie ?

L’émission Appels sur l’actualité de RFI, à reécouter.

Parallèlement, on remarque que la Russie et la Chine gagnent en influence en Afrique. Toutefois, il est essentiel de souligner que la présence accrue de ces pays ne se limite pas seulement à l’Afrique francophone. La Chine et la Russie cherchent à étendre leur influence dans toute l’Afrique, y compris dans les pays anglophones et lusophones.

Il est crucial pour la France de prendre en compte ces évolutions géopolitiques et de réévaluer sa politique en Afrique. Les intérêts africains doivent être placés au centre de ses préoccupations, en accordant une plus grande attention aux aspirations des peuples africains, particulièrement axés sur les questions de souveraineté. Une politique respectueuse, équitable, et basée sur le dialogue et la coopération pourrait contribuer à apaiser les tensions et à rétablir la confiance entre la France et l’Afrique. Cela pourrait également freiner l’influence grandissante d’autres acteurs internationaux sur le continent.

Le Président Français Emmanuel en plein discours. Crédit: Jacques Paquier via FlickrCC
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