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Réflexions sur la foi et la politique au Tchad : Entre dévotion religieuse et turbulences politiques

Dans un contexte marqué par la diversité religieuse et des événements politiques tumultueux, le Tchad semble être pris entre la crainte de Dieu et les réalités complexes de la scène politique. Alors que les protestants viennent de conclure 40 jours de dévotion, les catholiques ont entamé leur période de jeûne, et les musulmans s’apprêtent à débuter leurs 30 jours de Ramadan, la question qui persiste est de savoir si cette dévotion religieuse coexiste harmonieusement avec la gouvernance du pays.

Les fidèles musulmans en prière à la Grande mosquée de Ndjamena. Crédit: Mahamat Hassane Ramadan

Les récents développements politiques, tels que l’assassinat de l’opposant Yaya Dillo, ont jeté une ombre sur le paysage politique tchadien. La décision de Mahamat Déby de se présenter aux élections présidentielles, malgré ses promesses antérieures, soulève des questions sur l’intégrité des engagements politiques et sur la coexistence entre la foi et la conduite des affaires publiques.

Il est indéniable que la spiritualité joue un rôle significatif dans la vie des Tchadiens, comme en témoignent les rituels religieux observés par les différentes communautés. Cependant, la question cruciale demeure de savoir si cette dévotion religieuse se traduit par une gouvernance empreinte de valeurs éthiques et morales.

L’assassinat tragique de Yaya Dillo a mis en lumière les tensions politiques au sein du pays. Les critiques fusent quant à la transparence et à la justice dans le traitement de cette affaire. La foi, qui devrait normalement inspirer la paix et la justice, se retrouve confrontée à des défis dans un contexte où la politique semble parfois dicter le cours des événements.

La décision de Mahamat Déby de se présenter aux élections présidentielles, malgré les assurances antérieures, souligne les dilemmes auxquels les dirigeants politiques sont confrontés. Entre les exigences de la politique et les principes éthiques, la balance semble parfois pencher de manière délicate.

Le président de transition du Tchad Mahamat Idriss Déby Itno en plein discours. Crédit: Jonathan Bayssa

Lire aussi: Tchad : Mahamat Idriss Déby annonce sa candidature à la présidentielle du 6 mai

Dans ce contexte, les citoyens tchadiens se retrouvent à naviguer entre leur foi profonde et leur engagement civique. La question de savoir si la crainte de Dieu reste au cœur des décisions politiques ou si la politique devient une farce aux yeux du peuple suscite des réflexions profondes.

Le Tchad se trouve à la croisée des chemins, entre la dévotion religieuse et les tumultes politiques. La foi, censée être un guide moral, est mise à l’épreuve par les réalités politiques parfois impitoyables. Les citoyens tchadiens aspirent à une gouvernance qui reflète leurs valeurs spirituelles tout en garantissant la stabilité et la justice pour tous.


Le nom « FRANCE » dérange-t-il en Afrique francophone ?

La politique africaine de la France suscite de plus en plus de mécontentement en Afrique. Ces derniers mois ou années, nous avons observé une vague de coups d’État en Afrique de l’Ouest, notamment au Mali, au Burkina Faso, en Guinée, et dernièrement au Niger, où le président Bazoum a été renversé par sa propre garde présidentielle. Ces coups d’État répétés soulèvent une question pertinente : est-ce que le nom « France » dérange en Afrique ? Et après le Mali, le Burkina Faso, la Guinée, et le Niger, quel pays sera le prochain à subir une telle instabilité ?

Rappel historique des trois derniers coups d’Etat

Au Mali, en août 2020, suite à des élections contestées, les militaires ont renversé le président Keïta et le Premier ministre Cissé. Un Comité national pour le salut du peuple, puis un Comité national de transition ont été formés, avec la promesse d’organiser des élections démocratiques début 2022. Cependant, la situation malienne reste difficile, avec des problèmes économiques et la persistance de la lutte contre le djihadisme.

Au Burkina Faso, en janvier 2022, pour des raisons sécuritaires, le Lieutenant-colonel Damiba a pris le pouvoir en renversant le président démocratiquement élu, Roch Marc Christian Kaboré. Huit mois après, n’ayant pas obtenu les résultats escomptés sur le plan sécuritaire, Damiba a été à son tour renversé par un jeune capitaine de 34 ans, Ibrahim Traoré, qui avait également participé au putsch de janvier.

En Guinée, en septembre 2021, les militaires des forces spéciales se sont emparés du président Alpha Condé, suspendant les institutions et annonçant une transition inclusive.

Le cas du Niger

Le cas du Niger est également préoccupant, avec une série de tentatives de coups d’État ayant échoué en mars 2021 et 2022, et finalement réussi le 26 juillet 2023. Les militaires de la garde présidentielle ont pris d’assaut le palais présidentiel et se sont emparés du pouvoir, séquestrant le président Bazoum. Une junte, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), a été formée et a décrété la fermeture des frontières du pays, la suspension des institutions, et un couvre-feu.

La “France” dans tout ça !

Face à ces événements et à la manière dont les populations décrivent la politique française en Afrique, il est évident que les peuples francophones en ont assez de la « Françafrique ». La France doit maintenant se poser des questions sur sa politique africaine. Devrait-elle plier bagage ou revoir sa stratégie ?

L’émission Appels sur l’actualité de RFI, à reécouter.

Parallèlement, on remarque que la Russie et la Chine gagnent en influence en Afrique. Toutefois, il est essentiel de souligner que la présence accrue de ces pays ne se limite pas seulement à l’Afrique francophone. La Chine et la Russie cherchent à étendre leur influence dans toute l’Afrique, y compris dans les pays anglophones et lusophones.

Il est crucial pour la France de prendre en compte ces évolutions géopolitiques et de réévaluer sa politique en Afrique. Les intérêts africains doivent être placés au centre de ses préoccupations, en accordant une plus grande attention aux aspirations des peuples africains, particulièrement axés sur les questions de souveraineté. Une politique respectueuse, équitable, et basée sur le dialogue et la coopération pourrait contribuer à apaiser les tensions et à rétablir la confiance entre la France et l’Afrique. Cela pourrait également freiner l’influence grandissante d’autres acteurs internationaux sur le continent.

Le Président Français Emmanuel en plein discours. Crédit: Jacques Paquier via FlickrCC


Troisième mandat : coup d’État ou pas ? Analyse de cas en Afrique

La question du troisième mandat présidentiel est un sujet sensible et controversé en Afrique. Récemment, plusieurs pays du continent ont connu des situations où les chefs d’État se sont prononcés sur leur volonté ou non de briguer un troisième mandat. Dans cet article, nous examinerons trois cas emblématiques : le président sénégalais Macky Sall, le président ivoirien Alassane Ouattara et le président gabonais Ali Bongo. Nous évoquerons également les soupçons qui entourent le président de transition du Tchad, Mahamat Idriss Deby. À travers ces exemples, nous tenterons de déterminer si un troisième mandat constitue un coup d’État à l’encontre de la volonté démocratique.

Le cas du président sénégalais Macky Sall 

Récemment, le président sénégalais Macky Sall a pris une décision historique en renonçant à un troisième mandat. Cette décision a été largement saluée par la population sénégalaise et par de nombreux Africains, car elle témoigne d’un respect des principes démocratiques et de la limitation des mandats présidentiels. Dans le cas de Macky Sall, son geste est perçu comme un acte politique responsable, favorisant la stabilité et la confiance dans les institutions.

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Le cas du président ivoirien Alassane Ouattara

À l’inverse, le président ivoirien Alassane Ouattara a suscité une controverse en renonçant à sa décision initiale de ne pas briguer un troisième mandat. Cette volte-face a été perçue par de nombreux observateurs comme une violation de l’esprit démocratique et un coup porté à la stabilité institutionnelle. La réaction de la population africaine dans ce cas a été plus mitigée, avec des voix qui soutiennent la continuité politique et d’autres qui dénoncent une remise en cause des principes démocratiques.

Le cas du président gabonais Ali Bongo

Un autre exemple intéressant est celui du président Ali Bongo, qui a succédé à son père en 2009 et qui envisage de se représenter pour un troisième mandat. Cette situation soulève des interrogations quant à la consolidation du pouvoir au sein d’une même famille et à la perpétuation des élites politiques. Les opposants au régime d’Ali Bongo voient en cette candidature une entorse à la démocratie, tandis que ses partisans défendent son droit à se représenter, arguant des réalisations de son mandat précédent.

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Les soupçons entourant le président de transition du Tchad

Enfin, le cas du président de transition tchadien Mahamat Idriss Deby, soulève également des interrogations. En succédant à son père, Idriss Deby, qui a dirigé le pays pendant près de trois décennies, Mahamat Idriss Deby est soupçonné par certains d’être en train de mettre en place une succession dynastique. Ces soupçons remettent en question la démocratie et la volonté populaire dans la désignation des dirigeants.

La question des troisièmes mandats présidentiels en Afrique est donc complexe et suscite des débats passionnés. Les exemples du président sénégalais Macky Sall, du président ivoirien Alassane Ouattara, du président gabonais Ali Bongo et du président de transition du Tchad Mahamat Idriss Deby illustrent les différentes perceptions et réactions face à cette problématique. Alors que certains voient dans un troisième mandat un moyen de garantir la continuité et la stabilité politique, d’autres considèrent cela comme une remise en cause des principes démocratiques. L’avenir de la démocratie en Afrique dépendra de la capacité des nations à trouver un équilibre entre la nécessité de changement et la préservation des institutions démocratiques.


Oublié dans l’ombre : La tombe délaissée du premier bachelier et écrivain tchadien Joseph Brahim Seid Needi

En tant que communicateur, la lecture occupe une place de choix dans mon univers. J’ai découvert les œuvres de Joseph Brahim Seid au collège, plus précisément au Lycée Franco-Anglais « La Lumière d’Abena » à N’Djamena, au Tchad. L’œuvre qui m’a fait découvrir ce grand monsieur est Au Tchad sous les étoiles (1962), un recueil de récits qui met en valeur les légendes et les contes expliquant la diversité de la culture tchadienne. Partons ensemble à la découverte de ce grand Baobab de la littérature tchadienne.

Qui est Joseph Brahim Seid Needi ?

Joseph Brahim Seid Needi est né le 27 novembre 1927 dans le pays Gor, dans la région du Logone Oriental. Il est décédé en 1980, à une époque où le Tchad était déchiré et ensanglanté par une guerre entre différentes factions politico-militaires et groupes armés qui ont déferlé sur N’Djamena à la suite des événements survenus le 12 février 1979. Il a ensuite gagné le reste du pays. Il est le premier Tchadien à obtenir son baccalauréat en 1947 et part ensuite en France pour poursuivre ses études de droit. À son retour au pays, il est nommé Ministre de la Justice, puis procureur général. Il meurt en 1980. Mais avant cette brillante carrière, Joseph Brahim Seid aurait vécu plusieurs vies. Il commence puis abandonne successivement des études de médecine à Ayos, au Cameroun, puis de pharmacie à Brazzaville. Tous ces abandons sont attribués à son indiscipline.

Cet homme est connu pour ses œuvres telles que Au Tchad sous les étoiles (1962) et Un enfant du Tchad (1967).

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Tombe délaissée

La découverte de la tombe délaissée de Joseph Brahim Seid Needi a suscité en moi un profond sentiment de tristesse et de consternation. Les images de sa dernière demeure, négligée et oubliée, ont révélé une réalité troublante : dans mon pays, ce sont souvent les analphabètes qui occupent le devant de la scène, tandis que les grands intellectuels qui ont consacré leur vie au développement du Tchad sont relégués dans l’ombre.

Ici, repose le premier écrivain tchadien Joseph Brahim Seïd. Crédit photo: Khalid Adam Ahmad/Facebook

Joseph Brahim Seid Needi était un homme exceptionnel, dont les contributions à la littérature tchadienne ont ouvert de nouvelles perspectives et ont permis de préserver les légendes et les contes qui décrivent la richesse de notre culture. Son recueil de récits, Au Tchad sous les étoiles, est un véritable trésor littéraire qui mérite d’être célébré et partagé avec fierté.

Pourtant, il est évident que l’héritage de Joseph Brahim Seid Needi a été négligé et relégué à l’oubli. Sa tombe abandonnée est le triste reflet de l’indifférence et du manque de reconnaissance envers nos intellectuels et écrivains. Alors que ces personnes exceptionnelles ont consacré leur vie à promouvoir notre identité culturelle et à élever notre pays sur la scène internationale, il est regrettable de constater que leur mémoire est oubliée et leurs contributions sont minimisées.

Il est essentiel que nous, en tant que société, reconnaissons et valorisons les figures intellectuelles et littéraires telles que Joseph Brahim Seid Needi. Leur héritage nous rappelle notre riche patrimoine culturel et nous inspire à poursuivre leur travail en faveur du développement de notre nation.

Il est temps de faire entendre notre voix et de redonner à ces grands écrivains tchadiens la place qui leur revient. Il est impératif que nous soutenions et préservions leur travail, en érigeant des monuments commémoratifs appropriés et en encourageant la lecture de leurs œuvres dans nos écoles et nos foyers.

La mémoire de Joseph Brahim Seid Needi et de nombreux autres écrivains tchadiens mérite d’être honorée et célébrée. En reconnaissant leur importance et en promouvant leur héritage, nous rendons hommage à notre identité culturelle et nous construisons un avenir où les générations futures pourront s’inspirer de leur brillante contribution à la littérature tchadienne.

Espérons que ces actions contribueront à mettre en lumière les écrivains et intellectuels tchadiens, et que les tombes délaissées ne seront plus le triste symbole de l’oubli, mais plutôt le point de départ d’une renaissance culturelle et littéraire dans notre pays.


Air Afrique : de la naissance à la faillite, l’héritage en question

Air Afrique, autrefois fierté de l’aviation africaine, a connu des hauts et des bas tout au long de son existence tumultueuse. Fondée avec l’ambition de connecter les pays africains et de promouvoir le développement économique du continent, la compagnie aérienne fait face à des difficultés financières insurmontables, conduisant à sa faillite. Cet article se penche sur l’histoire mouvementée d’Air Afrique, les raisons de sa chute, et examine les conséquences qui en ont découlé pour ses lignes, ses employés et ses dirigeants. Enfin, nous nous demanderons si une renaissance de cette icône de l’aviation africaine est envisageable.

La naissance d’Air Afrique

Air Afrique a vu le jour en 1961, résultant d’une collaboration entre plusieurs pays africains souhaitant établir une compagnie aérienne régionale. Les pays fondateurs comprenaient le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Dahomey (aujourd’hui le Bénin), le Sénégal et le Togo. L’objectif principal était de créer un transporteur aérien africain capable de connecter les villes du continent et de faciliter les échanges commerciaux et le développement économique.

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Les raisons de la faillite

Malgré ses débuts prometteurs, Air Afrique a été confrontée à une série de défis qui ont finalement conduit à sa faillite. Parmi les principales raisons figurent une mauvaise gestion financière, une concurrence féroce des compagnies aériennes internationales, une flotte vieillissante et des problèmes politiques internes. La compagnie aérienne a également été touchée par des grèves répétées de son personnel, des difficultés opérationnelles et une expansion trop rapide sans une base financière solide.

Les conséquences pour les lignes, les employés et les dirigeants

Suite à la faillite d’Air Afrique, les lignes desservies par la compagnie ont été reprises par d’autres transporteurs, tant africains que internationaux. Les employés d’Air Afrique ont été confrontés à des licenciements massifs, laissant des milliers de personnes sans emploi. Certains ont pu retrouver du travail dans d’autres compagnies aériennes, tandis que d’autres ont été contraints de se réorienter professionnellement. Quant aux dirigeants de la compagnie, ils ont été confrontés à des enquêtes et des critiques pour leur gestion controversée et certaines accusations de corruption.

Une possible renaissance ?

La question de la renaissance d’Air Afrique divise les observateurs. Certains estiment qu’il est temps de tourner la page et de se concentrer sur de nouvelles initiatives pour développer le secteur de l’aviation en Afrique. D’autres croient en la nécessité d’une compagnie aérienne panafricaine pour stimuler le commerce intra-africain et renforcer la connectivité du continent. Cependant, toute renaissance d’Air Afrique nécessiterait une gestion rigoureuse, un modèle économique solide et une coopération.


Arbre à palabres : un espace de parole et de consensus en Afrique centrale

L’arbre à palabres est bien plus qu’un simple lieu de rassemblement. C’est un espace de parole où les membres de la communauté peuvent s’exprimer librement sur les sujets qui les concernent. En effet, le mot « palabre » en Afrique centrale désigne une discussion collective qui a pour but de trouver un consensus sur une question donnée.

La fonction de résolution de conflits et de prise de décisions

Dans ce contexte, l’arbre à palabres est un lieu privilégié pour la résolution de conflits et la prise de décisions importantes. Les anciens du village y sont souvent conviés pour leur sagesse et leur expérience, mais chacun a le droit de s’exprimer et de faire entendre son point de vue. Ainsi, la prise de décision se fait de manière collective, dans le respect de la parole de chacun.

Un lieu de transmission des savoirs et des traditions

L’arbre à palabres est également un lieu de transmission des savoirs et des traditions. Les anciens y racontent des histoires et des légendes aux enfants, leur transmettant ainsi le patrimoine culturel de la communauté. C’est donc un lieu de mémoire et de préservation de l’identité culturelle.

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thérapeutique du patient

La menace de l’urbanisation sur la pratique de l’arbre à palabres

Cependant, malgré son importance dans la tradition africaine, l’arbre à palabres est menacé par la modernisation de la société. En effet, la vie moderne et l’urbanisation ont conduit à une perte de ces traditions. Les jeunes générations sont de moins en moins intéressées par ces pratiques ancestrales, et l’arbre à palabres est souvent délaissé au profit des technologies modernes.

La nécessité de préserver la tradition de l’arbre à palabres pour valoriser l’oralité et la transmission des savoirs

Il est donc important de préserver cette tradition, en valorisant l’importance de l’oralité et de la transmission des savoirs. L’arbre à palabres peut ainsi devenir un symbole de résistance culturelle et de fierté pour les communautés qui le pratiquent. En ce sens, il est un symbole de l’identité africaine et de sa richesse culturelle.

L’arbre à palabres comme symbole de résistance culturelle et d’identité africaine

En préservant la pratique de l’arbre à palabres, les communautés africaines peuvent non seulement transmettre leur patrimoine culturel aux générations futures, mais également affirmer leur identité et leur fierté culturelle. L’arbre à palabres peut ainsi devenir un symbole de résistance culturelle face à la mondialisation et un moyen de préserver l’unicité et la richesse de la culture africaine.


Cuisine tchadienne : le Tankoul, une sauce mythique au cœur de la culture Sara

Le Tankoul, également connu sous le nom de sauce longue, est une sauce emblématique de la cuisine tchadienne. Mais son histoire ne se limite pas simplement à sa préparation culinaire, c’est avant tout une histoire de rencontre amoureuse entre une sauce et un peuple.

L’artiste tchadien N2A face à son Tankoul avant son concert à Bobo Dioulasso au Burkina Faso. Crédit: N2A Teguil

Les secrets derrière cette sauce

La préparation de cette sauce est un processus délicat et quasi-mystique. Les femmes autorisées à la préparer doivent respecter une hygiène au-dessus de la moyenne. La sauce se compose de deux parties distinctes : la première partie, appelée le chaud est une pré-sauce et épicée réservée aux femmes matures. Cette pré-sauce contient des ingrédients tels que l’aubergine séchée, le “Djongdong” traité, le fruit de l’oseille, le “Ndi” fruit du néré et d’autres épices conventionnelles. Le tout est mélangé avec des viandes ou des poissons fumés provenant de l’élevage domestique ou de la pêche, afin de créer une pré-sauce concentrée.

Quelques ingrédients de préparation de la sauce longue. Crédit: Fimiké

L’extraction de la glu, seulement par les jeunes filles nubiles

La seconde partie, appelée le froid, est l’extraction de la glu nécessaire à la synthèse avec la première partie. La glu provient des tiges d’une plante exotique appelée “Nyiar”. Son extraction ne doit être réalisée que par de jeunes filles nubiles entre sept et dix ans n’ayant jamais connu d’homme, ni leur première menstruation. La jeune fille qui a l’honneur d’être choisie doit remplir les conditions d’hygiène et d’innocence telles que précédemment mentionnées. Elle doit malaxer les tiges de la plante avec tact et habileté pour faire sortir la glu dans une tasse.

Comprendre le processus de préparation en vidéo

Le rendez-vous à chaque événement

Enfin, la pré-sauce est mélangée à la glu pour donner la sauce Tankoul. Cette sauce est souvent servie avec de l’huile de karité noire, luisante et gracieuse. Elle est réservée aux grands événements de dot. La sauce est également consolatrice dans les moments de tristesse.

Sauce Tankoul servie avec l’huile de karité noir. Crédit: Mme Amina Priscille Longoh

Cependant, manger cette sauce demande tout un art. Certains prétendent même que le caractère arobase “@”, cher à l’informatique, est né de la manière de manger cette sauce. En somme, aucune fête ou événement majeur digne de ce nom n’a lieu au pays Sara sans que la majestueuse reine Tankoul n’y imprime sa marque.

La sauce Tankoul est une synthèse de différentes saveurs et textures, de l’innocence et de la maturité de l’homme Sara et d’une sauce. C’est une sauce qui a une histoire, une signification culturelle et un goût unique que chacun doit expérimenter au moins une fois dans sa vie.


Journée internationale des droits des femmes: pourquoi les livres devraient remplacer les pagnes comme cadeau en Afrique?

En Afrique, la Journée internationale de la femme est célébrée le 8 mars. Cette journée est l’occasion pour les hommes d’honorer les femmes de leur vie. Traditionnellement, les hommes offrent des pagnes à leurs femmes, mais cette année, nous vous proposons de changer de tradition. Au lieu d’offrir un pagne, pourquoi ne pas offrir un livre à votre femme ou copine ? Les livres peuvent offrir une expérience enrichissante et éducative, tout en étant un cadeau personnel et intime. Dans cet article, nous allons explorer les raisons pour lesquelles offrir des livres est une excellente idée pour la Journée internationale de la femme.

Femme africaine entrain de lire. Crédit: Anna Stills/Pexels

Les livres sont des cadeaux personnels

Offrir un livre à votre femme ou copine montre que vous connaissez ses intérêts et que vous vous souciez de son développement personnel. Les livres peuvent offrir des histoires qui inspirent et motivent les femmes à poursuivre leurs passions et à atteindre leurs objectifs. Les livres peuvent également offrir des conseils pratiques pour la santé, la nutrition, les relations, le bien-être et la croissance personnelle.

Les livres peuvent offrir une expérience éducative

Les livres peuvent offrir une expérience éducative qui stimule l’esprit et nourrit la curiosité. Les femmes peuvent apprendre de nouvelles compétences, découvrir de nouveaux sujets, et se tenir au courant des dernières tendances. Les livres peuvent également offrir une perspective différente sur des sujets controversés ou des problèmes sociaux qui affectent les femmes dans leur vie quotidienne.

Young woman lying in bed drinking coffee and reading a book in the morning she enjoying her weekends. Crédit: Anna Stills/ Pexels

Les livres peuvent renforcer les relations

Lire un livre ensemble peut être une expérience enrichissante et romantique pour les couples. Cela peut offrir une opportunité pour les partenaires de discuter de sujets importants, de partager des points de vue et de renforcer leur connexion émotionnelle. Les livres peuvent également offrir une occasion pour les couples de s’engager dans une activité commune, de renforcer leur respect mutuel et de stimuler leur créativité.

Offrir des livres pour la Journée internationale de la femme est une excellente alternative aux pagnes traditionnels. Les livres peuvent offrir des avantages personnels et éducatifs, ainsi que renforcer les relations. Alors, pourquoi ne pas prendre un peu de temps pour choisir un livre qui convient parfaitement à votre femme ou copine ? Cela peut être un geste d’affection qui sera apprécié et chéri pendant longtemps.


Fake news, le nouveau cancer qui gangrène l’Afrique

Depuis l’avènement de l’internet en particulier les réseaux sociaux, en Afrique, le traitement de l’information a changé. Encore plus avec les différentes crises socio politiques que traversent certains Etats africains, tout le monde ou presque est devenu “journaliste” à sa manière sur les différentes plateformes sociales (Facebook, Whatsapp, Twitter, Instagram etc.). Ce cancer fait-il déjà des victimes ?

Photo d’un jeune couple utilisant un ordinateur portable ensemble sur le canapé à la maison.
Crédit : Peopleimage via Pexels

“Journalisme” sur les réseaux

Avec les réseaux sociaux, les internautes ont la possibilité de produire du tout et n’importe quoi sous plusieurs formats (texte, visuel, audio,vidéo…) et en toute facilité.

Dans cette confusion totale, nous assistons à tous types de fantasmes et de dérapages. Au quotidien, des fakes news (fausses informations) sont créées et diffusées par des amateurs, des professionnels et d’autres organisations très averties. Et cela, toujours dans le but d’influencer les opinions des internautes et d’obtenir un soutien à une cause.

La désinformation en Afrique

En Afrique, la désinformation numérique devient une caractéristique de plus en plus courante du paysage politique. Sur internet, la détérioration de la confiance et de la vérité à ouvert la voie à des nouvelles théories du complot et des contenus fabriqués de toutes pièces dans un environnement informationnel opaque.

Les fakes news empêchent de prendre des décisions éclairées sur des questions qui touchent la vie quotidienne des africains comme par exemple le fait de se faire vacciner, ou de participer aux processus politiques. La désinformation vise en fin de compte à semer la terreur et la confusion pour faire avancer les objectifs politiques de ceux qui diffusent ces fausses informations.

Quelques exemples concrets des conséquences de la désinformation en Afrique

Selon l’enquête du Centre d’études stratégiques de l’Afrique, avant l’élection de janvier 2021 en Ouganda, un réseau de faux comptes opérant sur des réseaux sociaux comme Facebook, Instagram et Twitter a diffusé une campagne de désinformation coordonnée en faveur du parti au pouvoir. Certains de ces comptes étaient directement gérés par le gouvernement ougandais par le biais du Government Citizen Interaction Center (Centre d’interaction entre le gouvernement et les citoyens ou GCIC) du ministère des technologies de l’information et des communications et de l’orientation nationale. Le DFRLab a identifié au moins cinq profils d’utilisateurs associés au GCIC qui ont été supprimés lors du démantèlement du réseau par Facebook le 8 janvier 2021.

Plusieurs faux comptes ont également été reliés à un porte-parole du fils du président Museveni, Muhoozi Kainerugaba, lieutenant général de l’armée ougandaise (et commandant des forces terrestres de la Force de défense populaire de l’Ouganda). D’autres comptes opérant au sein du réseau de désinformation ougandais étaient liés à des groupes se présentant comme des sociétés de relations publiques ou des organes de presse.

En République démocratique du Congo (RDC), nous avons fini par remonter la piste d’un réseau de faux comptes sur les médias sociaux que nous avions découvert lors de notre enquête sur la désinformation sur la COVID, jusqu’à un groupe de jeunes de l’Université de Kinshasa. Le contenu de ce réseau avait gagné des adeptes en ligne et a été par la suite et de manière trompeuse tagué pour promouvoir un politicien congolais nommé Honoré Mvula et son organisation politique, la Force des Patriotes. Honoré Mvula avait des liens avec les jeunes cachés derrière les comptes, que nous avons pu documenter par des photographies les montrant ensemble lors d’événements à Kinshasa.

A lire : Hausse de la désinformation intérieure en Afrique

Le drapeau du Burkina Faso épinglé sur la carte. Orientation horizontale. Macrophotographie.
Crédit : Pexels

Au Burkina Faso où je vis, depuis le début de la série MPSR saison 1 et saison 2, les fakes news ont atteint un autre niveau. Ils sont devenus de véritables dangers pour la république. Un danger pour la cohésion sociale, la paix, la gouvernance, la démocratie et les droits de l’homme.

Dans un contexte de renaissance patriotique et de sentiment anti politique français nous assistons à du tout. Des informations sont créées et diffusées sans aucune preuve, sous le coup de l’émotion, de façon partisane et avec un sentiment de haine. Fait étonnant, des milliers de personnes, « même ceux qui sont allés loin à l’école » tombent dans ces pièges et partagent ces informations de manière systématique et souvent irréfléchie. Ils désirent être des auteurs de scoop.

En outre, ces derniers utilisent avec une grande conviction des éléments (capture d’écran, photo, audio, vidéo…) sans sources « crédibles et professionnelles » comme preuves lors des débats dans des hauts lieux (politique, association…) et dans d’autres lieux ordinaires (famille, bureaux, grin de thé…) comme insolites (lieux de cultes, maquis…). Ce cancer fait déjà des victimes, il est très important d’en prendre conscience et de sensibiliser nos proches


La statue Marilyn Monroe à Palm Springs, la plus utile au monde

Parmi les millions de statues construites à travers le monde, la seule statue la plus utile reste celle de Marilyn Monroe à Palm Springs. Chose amusante, les habitants de la ville de Chicago se réfugient sous la culotte de Marilyn Monroe quand il pleut.

Sculpture de Marilyn Monroe à Chicago. Crédit; Carlos Pacheco via Flickr

Qui est Marilyn Monroe?

Marilyn Monroe, de son vrai nom Norma Jeane Mortenson, est née le 1er juin 1926 à Los Angeles en Californie. 

Connue comme un véritable sex symbol, l’actrice a joué dans plus d’une trentaine de films. Très craquante (belle) et talentueuse, Marilyn Monroe reçoit le Golden Globe de la meilleure actrice en 1960.

Malheureusement, elle sera retrouvée morte le 5 août 1962 et les circonstances de son décès ne sont pas toujours élucidées.

Sculpture de Marilyn Monroe

La sculpture géante de Marilyn Monroe mesure 8 mètres de haut et a été inaugurée à Chicago. 

Un monument à la gloire de l’actrice, nommé Forever Marilyn et réalisé par Seward Johnson. Placée sur une estrade, la statue surplombe une place très fréquentée par les promeneurs et les touristes. On y voit Marilyn portant sa mythique robe blanche aérienne, qu’elle avait déjà à l’écran dans la scène culte de sept ans de réflexion, réalisée en 1955.

Des touristes sous la culotte de Marilyn Monroe. Crédit: YBridal on Twitter

Chose amusante dans cette histoire et qui a retenue particulièrement mon attention est le service que cette statue rend à la population de la ville de Chicago plus précisément à Palm Springs pendant qu’il pleut. Comme quoi la femme est le centre du monde!