Oublié dans l’ombre : La tombe délaissée du premier bachelier et écrivain tchadien Joseph Brahim Seid Needi

Article : Oublié dans l’ombre : La tombe délaissée du premier bachelier et écrivain tchadien Joseph Brahim Seid Needi
Crédit: TchadInfo
16 juin 2023

Oublié dans l’ombre : La tombe délaissée du premier bachelier et écrivain tchadien Joseph Brahim Seid Needi

En tant que communicateur, la lecture occupe une place de choix dans mon univers. J’ai découvert les œuvres de Joseph Brahim Seid au collège, plus précisément au Lycée Franco-Anglais « La Lumière d’Abena » à N’Djamena, au Tchad. L’œuvre qui m’a fait découvrir ce grand monsieur est Au Tchad sous les étoiles (1962), un recueil de récits qui met en valeur les légendes et les contes expliquant la diversité de la culture tchadienne. Partons ensemble à la découverte de ce grand Baobab de la littérature tchadienne.

Qui est Joseph Brahim Seid Needi ?

Joseph Brahim Seid Needi est né le 27 novembre 1927 dans le pays Gor, dans la région du Logone Oriental. Il est décédé en 1980, à une époque où le Tchad était déchiré et ensanglanté par une guerre entre différentes factions politico-militaires et groupes armés qui ont déferlé sur N’Djamena à la suite des événements survenus le 12 février 1979. Il a ensuite gagné le reste du pays. Il est le premier Tchadien à obtenir son baccalauréat en 1947 et part ensuite en France pour poursuivre ses études de droit. À son retour au pays, il est nommé Ministre de la Justice, puis procureur général. Il meurt en 1980. Mais avant cette brillante carrière, Joseph Brahim Seid aurait vécu plusieurs vies. Il commence puis abandonne successivement des études de médecine à Ayos, au Cameroun, puis de pharmacie à Brazzaville. Tous ces abandons sont attribués à son indiscipline.

Cet homme est connu pour ses œuvres telles que Au Tchad sous les étoiles (1962) et Un enfant du Tchad (1967).

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Tombe délaissée

La découverte de la tombe délaissée de Joseph Brahim Seid Needi a suscité en moi un profond sentiment de tristesse et de consternation. Les images de sa dernière demeure, négligée et oubliée, ont révélé une réalité troublante : dans mon pays, ce sont souvent les analphabètes qui occupent le devant de la scène, tandis que les grands intellectuels qui ont consacré leur vie au développement du Tchad sont relégués dans l’ombre.

Ici, repose le premier écrivain tchadien Joseph Brahim Seïd. Crédit photo: Khalid Adam Ahmad/Facebook

Joseph Brahim Seid Needi était un homme exceptionnel, dont les contributions à la littérature tchadienne ont ouvert de nouvelles perspectives et ont permis de préserver les légendes et les contes qui décrivent la richesse de notre culture. Son recueil de récits, Au Tchad sous les étoiles, est un véritable trésor littéraire qui mérite d’être célébré et partagé avec fierté.

Pourtant, il est évident que l’héritage de Joseph Brahim Seid Needi a été négligé et relégué à l’oubli. Sa tombe abandonnée est le triste reflet de l’indifférence et du manque de reconnaissance envers nos intellectuels et écrivains. Alors que ces personnes exceptionnelles ont consacré leur vie à promouvoir notre identité culturelle et à élever notre pays sur la scène internationale, il est regrettable de constater que leur mémoire est oubliée et leurs contributions sont minimisées.

Il est essentiel que nous, en tant que société, reconnaissons et valorisons les figures intellectuelles et littéraires telles que Joseph Brahim Seid Needi. Leur héritage nous rappelle notre riche patrimoine culturel et nous inspire à poursuivre leur travail en faveur du développement de notre nation.

Il est temps de faire entendre notre voix et de redonner à ces grands écrivains tchadiens la place qui leur revient. Il est impératif que nous soutenions et préservions leur travail, en érigeant des monuments commémoratifs appropriés et en encourageant la lecture de leurs œuvres dans nos écoles et nos foyers.

La mémoire de Joseph Brahim Seid Needi et de nombreux autres écrivains tchadiens mérite d’être honorée et célébrée. En reconnaissant leur importance et en promouvant leur héritage, nous rendons hommage à notre identité culturelle et nous construisons un avenir où les générations futures pourront s’inspirer de leur brillante contribution à la littérature tchadienne.

Espérons que ces actions contribueront à mettre en lumière les écrivains et intellectuels tchadiens, et que les tombes délaissées ne seront plus le triste symbole de l’oubli, mais plutôt le point de départ d’une renaissance culturelle et littéraire dans notre pays.

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