Repressions sanglantes au Tchad : doit-on sensibiliser les Forces de l’ordre et de sécurité sur la notion du patriotisme ?

Article : Repressions sanglantes au Tchad : doit-on sensibiliser les Forces de l’ordre et de sécurité sur la notion du patriotisme ?
Crédit: Info du Tchad
9 novembre 2022

Repressions sanglantes au Tchad : doit-on sensibiliser les Forces de l’ordre et de sécurité sur la notion du patriotisme ?

Depuis la mort du maréchal Idriss Deby Itno, les manifestations ne cessent de s’accentuer au Tchad. Les dernières en date sont celles du jeudi  20 octobre 202 qui a été réprimées par les Forces de l’ordre et de sécurité du Tchad et occasionné une cinquantaine de mort, des centaines de blessés et des milliers de portées disparus selon le bilan officiel du gouvernement tchadien. Plusieurs opposants tchadiens notamment celui du Parti Les Transformateurs Succès Masra annonce un bilan plus lourd que celui annoncé par le gouvernement. Cette situation pousse à réfléchir et à se demander s’il faut sensibiliser les Forces de l’ordre tchadien qui sont à 40 ou 50% analphabètes sur la notion du patriotisme ?

Les Forces de l’ordre du Tchad en pole position pour réprimer les manifestants. Crédit: Info du Tchad

Rappel contextuel du jeudi noir tchadien

Plusieurs tchadiens à majorité jeunes ont répondu présent à l’appel de certains partis politiques et sociétés civiles à manifester leur mécontentement sur les conclusions du Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) organisé par le Comité militaire de Transition (CMT) avec à sa tête le General Mahamat Idriss Deby. Les conclusions de ce fameux dialogue qualifié par certains opposants qui ont refusé de participé comme un « monologue », a accordé presque tout le pouvoir à l’actuel président de Transition. Ces manifestants contestaient spécifiquement le maintien au pouvoir du président Mahamat Idriss Deby. Les manifestations qui se sont déroulées dans plusieurs villes du pays, notamment à N’Djamena la capitale et à Moundou (Sud), la deuxième ville du pays ont fait « une cinquantaine » de mort et « plus de 300 » blessés, selon le Premier ministre Saleh Kebzabo qui a décrété un couvre-feu de « 18h à 6h du matin » à N’Djamena et à Moundou et dans deux autres villes jusqu’au « rétablissement total de l’ordre ».

L’une des images des manifestations du 20 octobre 2022. Crédit: Info du Tchad

Pour l’opposition tchadienne, les chiffres avancés par le premier ministre tchadien sont complément faux. Le bilan est beaucoup plus sanglant. Selon l’opposant tchadien Succès Masra, il y a eu « plus de 200 personnes tuées », « des milliers de blessés » et « plusieurs personnes déportées » dans une prison de haute sécurité à Korotoro au nord du Tchad.

Aujourd’hui on note une petite accalmie mais les militaires tchadiens continuent toujours de traquer dans certains quartiers de la ville de N’Djamena.

En ma qualité de blogueur et agent C4D, j’ai pris un petit temps de recule et après analyse profonde, je me suis dit « qu’il faut nécessairement changer la mentalité de nos Forces de défense et de sécurité » qui ne cessent de réprimer les manifestants et s’aligner du côté d’un clan et surtout la famille Itno.

La nécessité de sensibiliser les Forces de défense et de sécurité

Après analyse profonde, j’ai compris que les Forces de défense et de sécurité au Tchad ont un problème sérieux « le manque de patriotisme ». Comment comprendre qu’une armée sensée protéger son peuple réprime sans pitié ce dernier qui a mains nues manifeste pour demander la bonne gouvernance, l’égalité et la justice qui est considérée comme une colonne vertébrale d’un pays ? Ces Forces de l’ordre doivent changer de mentalité, avoir un sens profond du patriotisme et s’aligner au côté du peuple et non servir les oppresseurs qui ont maintenu pendant plus de trois décennies un peuple en otage.

Certaines organisations de défense de droit de l’homme doivent prendre ce problème à bras le corps et mettre en place des stratégies de communication adéquate pour amener ces forces de l’ordre à un changement de mentalité.

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